Aujourd’hui nous sommes le troisième dimanche du Temps Ordinaire, la liturgie nous invite à méditer sur les textes suivants :
- Lecture du livre du prophète Isaïe (8. 23b à 9.3)
- Psaume 36, avec comme refrain : « Le Seigneur est ma lumière et mon solut ! »
- Lecture de la lettre de saint Paul aux Corinthiens (1, 10-13.17)
- Évangile de saint Matthieu (4, 12-23)
Peuple de Dieu ! Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur, ce troisième dimanche du temps ordinaire a été décrété par le Pape François comme le dimanche de la Parole de Dieu. Les textes de l’Ecriture mettent en avant cette Parole de Dieu qui est la lumière qui éclaire tout ce qui vient dans ce monde. Lui seul, Jésus, a les paroles de la vie éternelle. Ces paroles sont lumière et nourriture pour notre vie de tous les jours. Cette parole de Dieu est performante et créatrice. C’est par elle que l’univers et tout ce qu’il renferme est venu à l‘existence. Cette parole est une épée à double tranchant, elle discerne les pensées, dévoile les intentions, juge les actes. La parole de Dieu connaît l’avenir du monde et sait comment l’histoire des hommes se terminera. Cette parole ne passera pas. Elle se réalise avec les événements du monde.
Dans la première lecture, nous avons entendu cette bonne nouvelle annoncée par le prophète Isaïe. Son message s’adresse aux galiléens qui ont subi la déportation en terre étrangère hostile aux peuples d’Israël. Pour eux, c’est une période de ténèbres et de désespoir. Isaïe leur annonce le surgissement d’une grande lumière. Comme quoi, quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finit toujours par briller à l’horizon. Le mal, la violence et l’humiliation ne peuvent pas avoir le dernier mot dans l’histoire des hommes. Avec l’arrivée de la lumière et de la joie, désormais ce peuple va être libéré de toute servitude. C’est avec raison que le psalmiste chante : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ».
Nous sommes aussi peuple de Dieu, ce peuple qui, aujourd’hui, marche souvent dans les ténèbres. Ces ténèbres, nous les connaissons bien. Ce sont celles du péché, de la haine, des violences, de l’impérialisme, de la volonté de puissance, de la domination, de la servitude, de l’injustice et de la guerre. Pour beaucoup, c’est la perte des repères. Dans la seconde lecture de l’épitre de saint Paul aux corinthiens, l’auteur sacré dénonce les divisions entre chrétiens et pourtant il n’y a qu’un seul Dieu, mais diversité de religion. Il n’y a qu’un seul Christ, pourtant beaucoup de dénominations chrétiennes : catholique romaine, orthodoxe, protestant, évangélique. Tout cela parce que nous voulons tirer la couverture de notre côté. Nous pensons être ceux qui détiennent la vérité et cela engendre les divisions dans le monde. Les divisions, même en matière de Dieu. En effet, dans la cité de Corinthe, il y avait des oppositions et des disputes. Certains prétendaient se raccrocher à Appolos, d’autres à Paul, d’autres encore au Christ Jésus. C’est pourquoi saint Paul les invite à aller à l’essentiel. Le fait d’avoir été baptisé par Intel ou Intel n’apporte rien de plus. Le fait de plusieurs dénominations chrétiennes contredit la foi. C’est autour du Christ Jésus Ressuscité que les disciples du Christ doivent se rassembler. Le Christ Jésus est le centre du monde, c’est lui le centre de l’histoire. C’est lui qui récapitule toute chose. Dieu a récapitulé toute chose dans le Christ. C’est Jésus, grâce à son œuvre accomplit sur la croix qu’a été tuée haine, qu’ont été détruites les divisions. Par son sang versé, il a formé un seul peuple. C’est le peuple des croyants réunis dans l’amour de Dieu. Jésus est lui seul la vraie lumière qui nous permettra de sortir de nos ténèbres. Sans lui, nous sommes perdus. Avec lui, nous avons la lumière.
L’évangile que nous venons d’entendre nous montre précisément l’arrivée de Jésus, lui, la lumière du monde. C’est lui qui vient sauver ceux qui sont dans les ténèbres de la maladie, des difficultés de toutes choses. Ce qui est extraordinaire c’est que Jésus commence par ceux qui en ont le plus besoin. La Galilée, carrefour des païens, le pays de Zabulon et de Nephtali ; il faut savoir qu’il s‘agit d’un lieu de passage proche des régions païennes, on y trouvait beaucoup d’immigrés qui venaient du monde païen, avec des comportements païens. Les juifs qui étaient restés dans la stricte observance les considéraient avec mépris. Or, c’est précisément là que Jésus va commencer à annoncer la Bonne Nouvelle et interpeller les païens pour leur dire : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». C’est là aussi que Jésus va commencer à choisir ses premiers disciples. Cet appel de l’évangile nous interpelle car, vingt siècles plus tard, ce sont toujours les ténèbres qui dominent notre monde. Nous assistons à une dictature de l’argent roi. On en veut toujours plus, la haine, la violence, les injustices sont un grand malheur qui enfonce notre monde dans les ténèbres.
Aujourd’hui les ténèbres sont les antivaleurs. C’est dans la situation de ce monde cassé que le Christ nous rejoint. Il est bien présent, mais trop souvent nous ne savons pas le reconnaître, nos yeux sont aveuglés par la tristesse et le découragement. L’évangile nous dit qu’il vient habiter à Capharnaüm, il veut habiter dans le capharnaüm de nos cœurs. La mission de Jésus commence par un lieu mal famé, il va en priorité vers ceux qui sont en difficulté et croupissent dans le désespoir, contrairement aux bien-pensants qui enfoncent les autres dans leur réputation, Jésus vient les relever. Pour Jésus, rien n’est perdu. Il y a toujours de l’espoir. Sa Parole est porteuse d’espérance, car il leur ouvre une porte, celle qui permet de passer des ténèbres à son admirable lumière.
Sans le Christ, rien ne peut se faire
Avec le Christ nous avons la paix, le salut, l’harmonie et la joie.
DIEU N’ABANDONNE PAS SON PEUPLE
Amen
Votre Frère,
Abbé Chris Brunel GOMA
