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Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Publié le 1 avril 2024

Aujourd’hui nous sommes le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, la liturgie
nous invite à méditer sur les textes suivants :
– Évangile de saint Marc (11, 1-10)
– Lecture du Livre d’Isaïe (50, 4-7)
– Psaume 21, avec comme refrain : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu
abandonné ! »
– Lecture de la lettre de saint Paul aux Philippiens (2, 6-11)
– La Passion de notre Seigneur, selon saint Marc (14, 1 à 15,47

Peuple de Dieu ! Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur, nous célébrons aujourd’hui, la fête
des Rameaux et de la Passion de Notre Seigneur.
Permettez-moi, aujourd’hui, de surfer dans cette méditation sur le mot passion, puisqu’il
s’agit bien sûr du dimanche de la passion. Dans le mot passion, i y a cette ambivalence :
passion comme élan du cœur, amour, générosité, épanchement et aussi passion comme
souffrance, comme peine. Ce sont les deux facettes d’une même réalité : on aime et on
souffre.
Jésus pouvait-il nous aimer sans souffrir ? Pouvait-il souffrir sans aimer ? C’est tout le
drame qui se noue et se dénoue sur la croix : chaque attitude, chaque geste, chaque choix
expriment bien cette ambivalence de la passion. La mort de Jésus d’abord est un drame de
famille, imaginez-vous cette parole de Jésus : « l’un de vous va me livrer », nous sommes en
famille, nous sommes à table, au repas où, lieu de la communion. On partage le pain avec ses
amis. Mais maintenant, au cœur même de ce repas, au moment de la communion, i y a une
autre histoire humaine : « l’un de vous va me livrer », comment est-ce possible ? et vous voyez
la suspicion généralisée parmi eux : « est-ce moi ? Est-ce possible, qu’au moment où nous
sommes en train de célébrer la communion qu’il y ait des velléités de, division ou de trahison ?
Et tout cela : passion-amour, et passion-souffrances.
Nous pouvons encore continuer à méditer sur Judas, un personnage cité que nous avons peu
connu puisque nous gardons de lui seulement le traitre. Et pourtant Judas n’est pas que
traitre. Nous gardons de lui seulement son image de traitre car on lui a donné beaucoup
d’amour et malgré tout, il a trahi. Judas, avant d’être traître est d’abord un ami, il avait reçu
la même mesure de l’amour et de l’amitié qui lui avait été donnée ; c’est cette mesure au
moment de sa trahison qui nous fait garder cette image de traitre : passion-souffrance. Mais
derrière Judas qui était considéré comme un ami parce qu’il avait reçu la responsabilité de
garder la bourse commune. Et c’était Judas, un des disciples qui avait été choisi pour garder
cette bourse commune, il était donc considéré comme quelqu’un de confiance et pourtant
c’est Judas qui trahit Jésus qui savait que c’était lui qui allait le trahir, pourtant il le

présente en disant simplement « celui qui se servira dans le même plat que moi, dans l’assiette
commune ». Dans cette tradition, se servir dans le même plat que le Maître est signe de
communion, comme en Afrique lors des mariages on fait boire les époux dans le même verre
en signe de communion. Judas arrive au repas, après avoir empoché le prix de sa trahison et il
choisit le baiser et Jésus, qui sait qu’il va le trahir, choisit la bouchée. Toujours entre amour
et souffrance.
Et ce n’est pas la seule trahison :

  • L’engourdissement et l’endormissement des disciples qui pourtant savent que l’heure
    est grave, le Maître est entrain de suer du sang, il leur dit que ça ne va pas, leur
    demande de prier et de le soutenir, ils ont la bonne volonté, mais sont rattrapés par
    l’humanité, la faiblesse, l’engourdissement et ils dorment. Toujours passion……..
  • Pierre, qui avait juré à Jésus : « je te suivrai, je peux mourir pour toi, partout où tu
    iras, je serai là ». Personne ne peut douter de la bonne volonté de Pierre car quand il le
    disait il en était sûr. Pourtant l’amour et la bonne volonté ne suffisent pas face à la
    réalité humaine, la peur : il va renier Jésus, tout en l’aimant, en voulant le défendre. La
    réalité prend le dessus.
  • Cette foule des Rameaux qui chante « Hosanna ! (au plus haut des Cieux) Béni soit
    celui qui vient au nom du Seigneur !… » est la même, foule qui crie, après l’avoir porté
    en triomphe : « crucifie-le », sans autre forme d’explication : on veut sa tête, on veut
    sa mort, on veut le supprimer !
    Peuple de Dieu ! Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur, nous allons, cette semaine, vivre
    l’entrée à Jérusalem et la passion de Jésus, mais nous vivons personnellement cette passion
    tous les jours, et chacun de nous, peut, dans sa vie, regarder cette dure réalité : là où nous
    aimons, c’est là où nous souffrons le plus, ceux qui nous font souffrir, sont ceux que nous
    aimons le plus.
    C’est ça la triste réalité, mais c’est ça aussi l’occasion de dire que la croix de Jésus, ce
    chemin qu’il nous trace aujourd’hui, nous le vivons tous les jours.
    Nos souffrances vont-elles diminuer la profusion, la générosité de notre cœur ?

C’est à chacun de nous de répondre

Notre amour a-t-il besoin d’être exclu de toute souffrance ?

C’est à chacun de nous de répondre

Mais la croix de Jésus est là pour nous montrer que c’est une passion,

passion-amour, passion souffrance.
DIEU N’ABANDONNE PAS SON PEUPLE

Amen
Votre Frère,
Abbé Chris Brunel GOMA

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